Rue Saint-Justin -Marciac -localisation de l'ancien couvent des Dominicains
Le couvent des Dominicains
Moins d'un quart de siècle après la fondation de la bastide, les consuls de Marciac sollicitèrent les moines de l'ordre de Saint-Domique pour qu'ils y fondent un couvent. Nous dirions aujourd'hui, que le principe de fondation fut lancé en 1319 ; l'étude de faisabilité entérinée par le chapite provincial de Castres le 29 juin 1320 (*); la réalisation décrétée par le chapitre provincial d'Agen le 28 août 1322. [(*) entendez par cela, les différentes tractations et actions qui permirent de s'assurer les moyens financiers (dons et offrandes) pour édifier le couvent sur un terrain offert à cette intention, et assurer son organisation et fonctionnement.]. Le premier prieur fut le frère Pierre de Rama, né à La Romieu.
Bien que postérieur à cette histoire, le plan de Marciac déjà publié dans la rubrique "Nouveau - N5" peut être utile pour fixer l'implantation exacte du couvent, intra-muros, et pour permettre d'en mesurer l'importance.
Le couvent des Dominicains fut placé dans la partie sud-ouest de la ville de Marciac. Il occupait un veste enclos carré qui s'appuyait, au sud, aux remparts et qui était délimité, à l'est, par la rue Saint-Justin sur laquelle donnait son entrée principale. Les bâtiments conventuels étaient bordés, au nord, par une ruelle et se développaient sur 92 m pour former un retour, à l'ouest, sur 45 m. Le tout formait un vaste enclos d'une largeur de 85M. L'église du couvent, dédiée à Saint-Dominique et à Notre-Dame du Rosaire, longeait la rue Saint-Justin à droite de l'entrée principale. Décrite aux dimensions de 30 m sur 12 m, elle était dominée, comme tout le couvent, par une tour carrée de trente mètres de haut et sur son flanc ouest s'étendait une place environnée d'un cloître. Seuls se remarquaient le maître autel, dressé au sud, et un retable en bois sculpté adossé à ce mur droit et qui s'élevant du pavé à la voûte. L'ensemble d'une grande simplicité saillait à cet ordre mendiant qui n'avait pas de voûte en pierre ni de contreforts extérieurs. Un lambris en chêne, divisé par de belles fermes du même bois, disposées en forme d'arcs recouvrait la nef et le sanctuaire. Le cloître, qui s'ouvrait à l'ouest de l'église, était délimité par de belles arcatures ogivales portées par des colonnes en marbre, rondes, minces et fort dégagées. Le monastère jouit très rapidement d'une grande prospérité, bénéficiant de fondations et de nombreux dons et offrandes.
Le couvent des Dominicains n'échappa pas aux destructions et saccages des guerres de Religion (1569).Le 10 juillet 1572 les pères furent contraints par les consuls de Marciac de vendre des terres pour payer la rançon que le lieutenant Montgommery avait fait peser sur les religieux. Puis le 26 septembre 1654, ils durent quitter le monastère devant les ravages de la peste qui sévit aussi au sein même de la communauté, tuant deux moines. Ils ne revinrent que le 17 novembre 1654.
La Révolution ferma à tout jamais les portes du couvent, en octobre 1790. Le 16 juin 1791, il fut vendu comme bien nationalau citoyen Laberon pour la somme de 24500 livres. Ce dernier détruisit la tour, l'église et le cloître. Il vendit les matériaux de la démolition comme produits de carrière. Les bâtiments conventuels furent remaniés en entier et affectés pour partie à l'habitation et pour le reste, ils servirent de remise, d'écuries et de caves.
Il ne reste rien du couvent des Dominicains, si ce n'est un pan de mur, rue Saint-Justin et l'empreinte de ce que fut le couvent, qui épouse les murs de clôture de la propriété, toujours, privée.
Bonjour,
S'agissant du couvent des Dominicains, il me semble avoir entendu qu'il accueillait jadis des pénitents blancs.
Auriez-vous des informations particulières à ce sujet ?
Par ailleurs, j'ai eu entre les mains, il y a bien longtemps, un exemplaire d'un ouvrage privé consacré à l'histoire de Marciac. Je n'ai malheureusement pas encore trouvé cet ouvrage.
Auriez-vous des pistes à me fournir ?
En vous remerciant par avance.
Jérôme
Rédigé par : Jérôme | 21 avril 2006 à 22:42
Bien longtemps après les dominicains, il y a de tristes individus qui ont consciencieusement dégradé les bâtiments de ce couvent après avoir tenté de se l'approprier.
A cause de leur cupidité, cet ancien couvent est maintenant proche de l'état d'une ruine...
Il en restera un ouvrage du dernier propriétaire qui en dit long sur ces tristes sires !
Rédigé par : Lémie | 09 septembre 2018 à 16:42
Bonjour,
Je fais des recherches sur le couvent dominicain de Marciac, et plus précisément sur le décor (peint, sculpté, mobilier) qui ornait les différents bâtiments conventuels et l'église médiévaux.
Dans l'article, il est donné quelques informations quant à la description de l'église et de son mobilier (maître autel, retable). Pourriez-vous je vous prie, me donner vos sources afin que je les consulte?
En vous remerciant,
Hortense
Rédigé par : Hortense | 19 mai 2021 à 09:48
Très peu de choses. Les sources sont olographes, de témoins visuels et jamais publiées. Se rapprocher de la Société Archéologique, Historique,Littéraire et Scientifique du Gers.
Voir Hélène Teisseire - une publication dans les actes de la 19 journée des archéologues gersois SAHG ; consulter aussi la bibliothèque des Pères Dominicains de Toulouse et Gallia Dominica de Rohault de Fleury - peut-être des descriptions qui permettront d'imaginer ce qu'il y avait à Marciac ?
Rédigé par : blogmarciac | 21 mai 2021 à 16:57