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Février ... proverbes ... et le parler gascon !

  1. Proverbes autour de la Chandeleur et du mois de février

C'est déjà du vécu...et il ne reste plus qu'à vérifier que :

A  mès de heurè, Cado erbo è soun pè. Au mois de février, Chaque herbe fait son pied.

Quan pe la condelèro luzerno, Quaranto kours hiberno. Quand il fait beau à la Chandeleur, Quarante jours d'hiver. [Pour le temps de cette belle province d'Alsace en ce 2 février 2009... il y avait de la neige et un temps bien maussade et pour la Gascogne ? ]

Candelè cla (2 de heurè), L'iuer tournera. Chandeleur temps clair, L'hiver reviendra.

[Il y aurait comme une certaine insistance à confirmer cette observtion ... à vos prévisions locale de ce jour !]

Enta Sen-Blas (3 de heurè), Pastèros dinco au nas. Pour Saint Blaise (3 février), Crêpes jusqu'au nez.

Proverbes recueillis avec la complicité de Maurice Serres, ci-contre, en pleine conférence à la Société Archéologique et Historique du Gers".Sources : idem articles antérieurs.  

D'autres dictons viendront illustrer, ultérieurement, ce mois de février. Une affaire à suivre mais  qui va permettre à blogmarciac de faire la transition avec l'annonce d'une conférence du professeur honoraire, Xavier Ravier, qui est membre de l'association MCPT;

L'histoire racontée par les objets ... (54)

3. Les biens religieux, meubles et immeubles

Les décrets des 11 et 12 septembre 1792 enjoignirent aux communes d'envoyer au gouvernement les objets précieux contenus dans les édifices religieux, nombreux à Marciac (1).   On s'en prit aussi aux cloches (2).

L'église collégiale, Notre-Dame de l'Assomption, subit une véritable mutilation : vitraux brisés (3), statues décapitées, carrelage arraché, autels et crucifix brûlés ainsi que les archives.

Sur la place rebaptisée "Place de la Fédération" , les deux belles croix dressées de part et d'autre de la halle furent détruites. Les rues furent également rabaptisées : rue de la Liberté, rue de l'Egalité, rue de la Fraternité, rue des Sans Culottes, rue de la Carmagnole ...

(1) Outre les églises Notre-Dame et Saint-Pierre, Marciac comptait alors plusieurs chapelles dans lesquelles on célébrait régulièrement le culte : Notre-Dame-de-la-Croix (au bas du site actuel), Couvents des Dominicains (rue Saint-Jean et cf. n° 8 de la rubrique) et des Augustins (rue du Houga = J. Abeilhé -de nos jours- et ce qui reste de ce dernier  et de la façade de la chapelle (remaniée au XIXes), Place du Chevalier d'Antras)[idem voir les n° 24 mais aussi 23 à 9 inclus], hôpitaux à savoir, Saint Michel (rue Notre Dame à hauteur des remparts), Saint Esprit (rue Morlas), Saint Nicolas (rue de Monlezun), Saint Eutrope (après le pont du Laüs qui s'appelait alors "Pont de Saint Eutrope")... Tous ces édifices eurent à souffrir de la tourmente révolutionnaire.  

(2) Nous conterons plus tard l'histoire mouvementé des cloches de Marciac ! Pour les curieux... revenez aux premiers articles de la rubrique "Nouveau" (n° 39, 30) et retrouvez la "cloche Saint-Pierre", une des narratrices de la saga marciacaise à côté du "crucifix des Pénitents Blancs" dont il fut question à l'épisode 53.

(3) Seuls subsistent de nos jours les petits vitraux (attribués à Arnaud de Moles ???) qui garnissent le grand réseau de pierres qui couronne l'ogive centrale (tout en haut du pignon est de l'église). On y voit le blason de la famille De Voisin ainsi que celui de la cité (mi partie d'azur à 5 losanges de gueules et, au second de gueules à 2 clés d'or posées en pal, les anneaux trilobés vers la pointe.). Voir rubrique "Nouveau" les n° 24, 18 .

 

 

L'histoire racontée par les objets ... (53)

    2. le clergé

Le 27 novembre 1790, les évêques et les curés furent sommés de prêter serment de fidélité à la Constitution civile du Clergé sous peine de destitution.

Le 4 janvier 1791 fut le jour désigné pour prêter serment en public. Les abbés Sancet et Montazon s'y refusèrent ; ils purent néanmoins, malgré leur refus, continuer à célébrer la messe à la Collégiale Notre-Dame (actuelle église paroissiale).

Curé Sancet : Registre paroissial (C D-P)

Mais le 26 août 1792 parut la loi qui condamnait les prêtres insermentés à s'exiler(1). Pendant quelques temps encore, le curé Sancet officia à l'église paroissiale pendant la nuit, portes closes.

En octobre 1793, il se résigna à partir en Espagne, comme de nombreux prêtres gascons, non sans avoir au préalable caché sous une meule de paille, à la métaierie de Combouilles, le crucifix de procession provenant de l'église Saint-Pierre, siège de la Confrérie des Pénitents Blancs jusqu'à la Révolution (2). ( Rappel : cf. i nfra dans la rubrique Nouveau ... Eglise Saint-Pierre, détruite par les guerres de Religion dont il ne resta que le porche, reconverti en chapelle pour cette Confrérie).

L'église Notre-Dame fut fermée et les clés remises aux dministrateurs de la commune.

(1) ... Le 25 octobre 1792, le citoyen prètre Jean Carrère, juge de paix et ancien maire de Marciac, prêta serment solennellement dans l'église et devint curé constitutionnel.Ses descendants s'illustrèrent à Marciac jusqu'à la fin du XIXe siècle... nous conterons plus tard leur histoire !

(2) On peut  voir de nos jours ce Christ en croix sur le pilier nord de la chapelle actuelle de Saint-Joseph, entrée latérale sud - rue Saint Jean ; il fait face à la chaire, travée centrale.

Les proverbes gascons font concurrence à Météo France !

Le sens de l'observation des "anciens" leur faisait dire que ....

Le més de jer, Le mès machant de l'iuer. Le mois de janvier, Le plus mauvais de l'année. ... [plus que vérifié le 24 du même mois !]

Enta St-Pé (18 de jer), L'iuer s'en ba ou se rehè. Pour Saint Pierre, l'hiver s'en va ou recommence... [Appel à tous les habitants du Pardiac  pour témoigner du temps qu'il fit ce dimanche 18 janvier ? ... et aux spécialistes des dictons alsaciens  ou autres,  pour une étude comparée des appréciations météoroligiques  tirées des dictons locaux. Nb. : Remarque - temps exécrable et froid en Alsace ce dimanche là... !]

St-Pé (18 de jer) e St Paul (25 de jer) ploujouses, Trento jours angouses. Saint-Pierre (18 janvier) et Saint-Paul (25 janvier) pluvieux, Trente jours boueux.... [ Les appréciations faites localement donnent : matinée ensoleillée... puis après-midi et soirée maussades, couvertes et pluvieuses. A vérifier si la totalité de la peine s'applique ou si elle ne compte que pour moitié ?]

  ... Et l'inquiétude grandit pour savoir qui des ordinateurs de Météo France  ou de la grenouille locale, véritable cigale gasconne  [ qui ne l'a pas entendue croasser sans retenue près des points d'eau gersois ?] égérie de nos anciens ... pour rendre témoignage de ce dernier adage :

Se le se des Reises i esclarit, L'estiu le riu sera starit, Les ueus baleran pas un ardit. Si le soir des Rois le temps est clair, Pendant l'été le ruisseau sera à sec, Les oeufs ne coûteront pas cher.

Ou encore

S'en tau prumè de l'an plau, Touto l'annado ara atau. S'il pleut pour le premier de l'an, Ainsi sera tout l'an.

Pire !

Annado de hen, Annado d'arren. Année de foin, Année de rien.

Nb : Recherche faite par Maurice Serres. Source : Bulletin de la Société     rchéologique du Gers - 1927 auteur : monsieur l'Abbé Dambielle.