(Petit retour sur notre langue gasconne)
Nous avons choisi, pour illustrer nos reportages sur la guerre et le 11 novembre
la première et la dernière strophe d’un poème de Mme Thérèse Larré – Noël (1890- 1971 ) qui a laissé à Sabazan un gros cahier « Terre Gasconne » , rédigé suivant la graphie utilisée
par L’ « Escole Gastou Febus . »
Lou Betran a la guerro
( Que’s pod canta ser l’ayre dou « Bèt ceù de Pau )
Qu’auèy bint ans, obe, la flou de l’atje,
Quan me calouc parti de mon païs ;
Larmos aus oelhs que dechèy moun bilatje
E souy sourdat à Verdun. Me n’ey bist !
Lou co doulen que rebesi encoèro
Lou haut cluchè de noste bielh parsan ;
Ta jou, ma fé, la terro la mès bèro
Qu’ey Sabasan, qu’ey Sabasan !
J’avais vingt ans, eh oui, la fleur de l’âge,
Quand il me fallut partir de mon pays ;
Larmes aux yeux, je laissai mon village
Et je suis soldat à Verdun. Je m’en suis vu !
Le cœur dolent, je revois encore
Le haut clocher de notre beau terroir ;
Pour moi, ma foi, la terre la plus belle
C’est Sabazan, c’est Sabazan !
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Mèy de tres ans que souy dens la tranchado !
Fesilh en man per cassa l’enemic.
Ah ! quan ey que diran : « La guerro qu’ey dechado,
L’estranjè, quin que sié, pertout, qu’ey moun amic . »
Plus de trois ans que je suis dans la tranchée !
Fusil en main pour chasser l’ennemi.
Ah ! quand est-ce qu’on dira : « La guerrec est terminée,
L’étranger, quel qu’il soit, partout, est mon ami . »
Source : Publication en septembre 1980 de « Terro Gascouno » par l’ « Escola Gastou- Febus. »
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