Les dernières années
Ce ne fut pas la croix, comme il le dit par erreur, mais la rosette d'Officier de la Légion d'Honneur que Jean Laforgue obtint du Ministre des Affaires Etrangères pour prendre rang à dater du 19 juillet 1839 (1).
Jean Jaforgue finit ses jours à Dresde dont l'annuaire (Dresdner Adress Kalendar) lui donne pour adresse : Seevorstadt, Waisenhausgasse. "Le professeur et chevalier (Ritter)" Laforgue mourut le 6 novembre 1852, dans sa soixante-onzième année (2). Il ne semble pas qu'aucun article nécrologique ait salué la disparition de ce méridional égaré das les brumes germaniques.
Nous empruntons à Charles Samaran la conclusion de son passionnant travail de recherche sur la vie de l'arrangeur (le rifactore) des Mémoires de Casanova, texte dont il fit la lecture devant les membres de la Société de l'Histoire de France dont il fut Secrétaire puis Président honoraire en 1969.
"On peut se rendre compte de ce qu'il y a eu d'exceptionnel et d'inattendu dans la destinée de ce petit volontaire de l'An II, devenu vétéran des guerres impériales qui a fini son existence mouvementée sur les rives de l'Elbe, bien loin de ses Pyrénées natales, après avoir fait figure de professeur, d'homme de lettres, d'espion même (mais pour le bon motif), donné le change, en tant qu'écrivain français, à des critiques aussi avisés que Stendhal et Sainte-Beuve et grâce à qui les Mémoires de Casanova, rendus lisibles par ses soins, ont fait le tour du Monde"
(1) Archives de la grande chancellerie de la Légion d'Honneur, dossier Laforgue
(2) Renseignements fournis à Charles Samaran par M.G. Schlechte, des Archives de l'Etat de Dresde.
Illustration : rosette d'officier de la Légion d'Honneur (image google)
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