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L'histoire de Marciac racontée par les objets ... (102)

Focus sur ...

Les causes et circonstances de la vente de l'abbaye  de la Case Dieu ( suite) Texte de madame Suzanne Tronche

 

2. la vente de l'abbaye de la Case Dieu :

"Le 27 mars 1791 est annoncée la vente d'une maison religieuse "Pature, moulin, métairies et biens dépendant de la maison religieuse de lacaze Dieu avec ses appartenances et dépendances ci-devant  jouie par les religieux de l'ordre des Prémontrés" estimés à 170 mille vingt cinq livres.

Nouvelle offre le 5 juin.

Le 7 juin "Dominique Sabail habitant Labatut Rivière fait une offre pour lui ou son ami élu, ou ci élire, de tous les domaines nationaux dépendant de Lacaze Dieu pour une somme de 203 mille livres - Pierre André Gabriel Tursand d'Espagnet offre 205 mille livres.

Le 18 juin 1791, suite à des erreurs sur affiche, divers terrains, la maison de la ville de Marciac, le mouli, ayant été estimés indépendamment de la dernière enchère du Sieu d'Espagnet l'adjudication est reportée ; l'enchère réduite à 186 793 livres.

Le 17 juillet 1791, en Municipalité de Cravencères, canton de Nogaro " a comparu le sieur Jean-Baptiste Doat au nom et délégué du procureur Général et Syndic du département" et décide : "Personne ne s'étant présente pour enchère supérieure avaons allumé un premier feu"

Une compétition serrée s'instaure entre les sieurs Sabail et d'Espagnet. Au 8e feu Espagnet et Sabail sont toujours à égalité pour 250 mille livres". Au 9e feu personne n'a comparu pour faire une nouvelle offre. Sabail reste adjudicataire définitif et déclare le faire pour monsieur Pierre, Claire, FONDEVILLE, président du département des Hautes Pyrénées habitant à Tarbes, ici présent qui accepte l'adjudication".

Fondeville prend tout, à l'exception de certains terrains, Maison de Marciac, Moulin..."

 

L'histoire de Marciac racontée par les objets ... (101)

Focus sur ...

"Les causes et circonstances de la vente de l'abbaye de la Case Dieu"  Recherches et texte de madame Suzane TRONCHE (août 2011)

1. le contexte général

" En 1789 la dette du gouvernement est immense. Mirabeau propose à l'Assemblée Constituante de taxer les plus riches propriétaires. Le clergé figure parmi ceux-là. Sa fortune est évaluée à 3 milliards.

Le 10 octobre 1789, Talleyrand évêque d'Autun propose la nationalisation des biens du clergé, contre paiement d'une rente de 100 millions. En dépit des objections de l'abbé Maury sur "le caractère sacré de la propriété privée" la nationalisation est votée le 2 novembre 1789.

L'assemblée émet alors des assignats (sorte de bons du trésor) portant intérêt, remboursables en biens éclésiastiques. Elle fixe de longs délais de paiement ; recommande de diviser les lots en petites parcelles afin de faciliter l'accession à la propriété de petits bénéficiaires.

En février 1790, les ordres monastiques sont supprimés à l'exception de ceux qui s'occupent des hôpitaux et de l'enseignement.

Le 12 juillet de la même année est votée la "Constitution Civile" du clergé, rétribuant prêtres et év^ques comme fonctionnaires. Ces derniers devant recouvrir leur investiture spirituelle du Métropolitain et non du Pape. Prêtres et évêques devront prêter serment à la "Constitution Civile". Tous les évêques sauf 4 et la moitié du clergé refusent du prêter serment.

C'est dans ce contexte agité que voit se dérouler dès le tout début d'août 1791, la vente des biens nationaux dans notre département (Gers)..."

Illustrations : images wikipédia 

L'histoire de Marciac racontée par les objets ... (100) !

3. 1882 - 1890 -  Les faits notables

 

 

- Auriébat, juin 1882 : restauration du clocher de l'église de la Nativité (illustration : image google)

- Marciac, août  1882 : Couvent des Augustins où étaient établies les "soeurs de Nevers", avec l'aide de la commune , réparation de la charpente du cloître  et de celle de l'église ainsi que divers travaux aux bâtiments conventuels

- Marciac, 1884 : site de la chapelle, construction d'un autel  en pierre (au pied de la colonne) en souvenir de la mission prêchée par les révérends pères Cros, Frédier et Hérold, inauguré le 13 avril 1884, jour de Pâques ; autel devant servir à la consécration des nouveaux nés placés sous la protection de Notre-Dame-de-la-Croix.

- Auch, 14 août 1884 : décès de l'abbé François Canéto, natif de Marciac, Vicaire général d'Auch, Chevalier de la Légion d'Honneur, Officier d'Académie et officier de l'instruction publique.

- Marciac, 24 août 1884 : installation du curé Emile Sembrès, curé de Beaumarchès, en remplacement du curé doyen Joseph Lassalle nommé archiprêtre de Sainte Marie d'Auch

- Marciac, octobre 1884 : à l'initiative du nouveau curé, clôture nord et sud du parc de l'église par un mur haut de 1m20 [nb : avant 1826 cet espace nord était fermé par une haute muraille renfermant l'enclos du cimetière paroissial et les tombes des curés de Marciac ; le cimetière fut agrandi grâce au don de 28 ares de terrains donés par la famille de Long]. Le samedi 4 avril 1885, veille de Pâques, le curé Sembrès fit planter des cèdres, des magnolias, des pins...

- Marciac, 12 février 1885 : faillite  frauduleuse de  Jules Dessens, trésorier de la fabrique  qui entraîna dans sa chute nombre de Marcicacais  ... et la fabrique !

Mais c'était sans compter sans l'ardeur du curé Sembrès qui ... "Malgré la pénurie des ressources fit continuer les travaux à la chapelle Notre-Dame-de-la-Croix :

- Marciac, juillet à novembre 1887 : crépissages intérieus et extérieurs, rampants, croix terminales en pierre de taille qui terminent les frontons des transepts. Quant à l'église paroissiale,  en novembre, corniches et chêneaux sur le bas côté nord ; remise à neuf des toitures des sacristies et des trois chapelles absidiales ; remise en peinture et dorure en son couronnement du portail en fer de l'entrée principales...

- Marciac , 1889 : agrandissement du cimetière vers le sud et sur un champ acheté au sieur Dutrey ; on y déplaça les tombes des curés Daurio et Cazeneuve. 16 juillet 1889, érection d'une grande croix en bois de 7 m de hauteur.

- Marciac, août 1889 : place publique, installation de la bascule ( 8000 kg ou 160 quintaux)

- Marciac, 1889 : restauration du pavillon de la chapelle de Notre-Dame-de-la-Croix ; charpente et toiture furent changées et le mur pignon ouest exhaussé de 50 cm fut couronné de deux rampants en pierre d'Angoulème et surmonté d'une croix de pierre blanche. "L'intérieur fut peint de nuances délicates . Au plafond sont représentés les instruments de la Passion du Christ, la croix, la lance, l'éponge, les clous, la couronne d'épines, sur le mur du fond le chiffre de Marie, sous les pieds de la statue et décorant la face du pied de stal des grandes feuilles d'achante, entourant un grand cartouche ovale aux armoiries de Marciac surmontées de la couronne urbaine

- Marciac, 1890 : pont en pierre sur le Bouès

L'évocation de cette construction fait penser au réemploi, très fréquent au XIXe siècle,   de matériaux provenant du  démantèlement et de la destruction d'édifices architecturaux remarquables, mais hélas vendus comme biens nationaux au siècle précédent. Retour sur le sort de l'abbaye de la Case Dieu ...

L'histoire de Marciac racontée par les objets ... (99)

2.  1882 -  L'environnement : arrêt sur image !

Ce 29 mai 1882, lorsque monseigneur de Langalerie, archevêque d'Auch, vint inaugurer la nouvelle chapelle, voici ce qu'il put observer du paysage d'alors.

"Placé près de la crête du coteau qui le porte,  le nouvel édifice détache admirablement sa silhouette gracieuse sur l'azur du ciel sa façade tournée vers le nord, composée de pierres blanches ressort nettement sur un fond de verdure qui l'entoure de tous côtés, ce qui fait doublement valoir l'harmonie de ses grandes lignes.  Son intérieur large et dégagé nous montre une nef aux sanctiaures en hémicycle, accompagné à droite et à gauche de deux absidioles latérales formant chapelles et ouvrant sur les croisillons d'un transept spacieux...

 

Du plateau qui porte la chapelle l'oeil plane au loin sur une contrée verdoyante et fertile. Vers le sud sur un coteau abrupte se dressent imposantes les ruines de la forteresse féodale des anciens comtes de Pardiac-Monlezun anciens seigneurs du païs.

 

Vers l'est la vue se porte sur un amphithéâtre de collines couvertes de bois, de riches guérets et de vignobles au milieu desquels se groupent ou s'égrainent les maisons de nombreux villages : Bars, Pallanne, St Christaud et sa vieille église du XIe siècle, Laveraet, Macaras autrefois doté d'une vieille abbaye bénédictine.

 Au couchant s'étant un rideau de collines entièrement couvert de vignes, enfin vers le nord au premier plan la plaine du Bouès couverte de prairies, plantée de hauts peupliers, avec la ville de Marciac dont les maisons émergent du feuillage. Du milieu de ce fouillis de toits le svelte clocher de l'ancien monastère des Augustins ... ? sur l'horizon une double ragée de baies ogivales et aiguise sur la voûte azurée sa légère pyramide. A droite Notre-Dame de l'Assomption l'ancienne collégiale élève sa masse imposante son beffroi superbe admirablement rstauré de cinq flèches aériennes.

Dans le lointain les quelques débris du monastère de la Case-Dieu sur un mamelon Beaumarchès avec son église remarquable un peu plus loin dans la vallée la pointe du clocher de Plaisance et par delà le païs baigné par les eaux de l'Adour avec les collines brumeuses et le mas d'Aire à l'extrême horizon.

Du haut de sa chapelle bénie Notre-Dame-de-la-Croix étant sa maternelle protection sur ce vaste païs..."

L'histoire de Marciac racontée par les objets... (98)

17.5 -Les prémices d'un nouvel ordre : la séparation de l'Eglise et de l'Etat

1. 1882 -  la société civile : état des lieux

" La ville de Marciac était prospère et florissante en l'année 1882 et depuis sa fondation (1er août 1298) elle avait  vu sauf à quelques époques malheureuses, sa population et sa forturne agricole augmenter de jour en jours. La majorité des habitants étaient foncièrement conservateurs et boudaient quelque peu le gouvernement républicain installé en France depuis 1870, il est vrai que les actes de ceux qui avaient en mains les rênes de l'Etat, contrarient étrangement les idées religieuses de la population. Une loi venait de rendre obligatoire pour tous les enfants de sept à treize ans et prescrivait que dans les écoles publiques l'instruction serait laïque c'est-à-dire ne comprendrait plus l'enseignement de la religion (28 mars 1882).

L'expédition de Tunisie, faite et commencée l'année précédente n'avait pas non plus été ue de bon aoiel, elle avait eu néanmoins une bonne issue et la Tunisie avait été en cette année 1882 placée sous le protectorat de la France.

Le  gouvernement municipal de Marciac fut confié en cette année entre les mains du docteur Louis Carrère qui fut nommé maire, et Eugène Guichard, pharmacien, qui fut appelé à remplir les fonctions d'adjoint, les autres membres du conseil municipal étaient avec le maire et l'adjoint profondément conservateurs et catholiques." (1)

C'est la même année que fut inaugurée,  le 29 mai 1882,  la nouvelle chapelle Notre-Dame-de-la-Croix, suffisamment prête pour renouer avec l'accueil du  pélerinage traditionnel du lundi de Pentecôte.

(1) extrait de la "Chronique historique de la ville de Marciac, seconde partie" Illustration : image google

"Si Marciac m'était conté en images "... fait le plein à la salle des Arènes !

Très grande affluence à la salle des Arènes qui se révéla  trop petite pour accueillir le public, marciacais mais aussi mirandais, venu écouter Maurice Serres raconter sa ville natale, de sa fondation à nos jours.

Un public très attentif aux rappels historiques succincts des conditions de la fondation de la ville et du phénomène des bastides ; un public réactif et participatif , commentant les documents présentés jusqu'à identifier , sur les cartes postales anciennes marquant la vie de la cité, l'aïeul, la connaissance d'untel ou unetelle ou la situation précise vécue à ce moment là .

La seule concession à la narration historique fut celle du respect de la chronologie des évènements, toutefois ponctuée non de "flash back" ... mais de "future flash ! , avec des photographies actuelles venues renforcer le propos anecdotique. Un grand moment de convivialité et d'échanges  auquel s'était joint le maire, Jean-Louis Guilhaumon. 

L'exposé de Maurice Serres permit à tous de réaliser l'extraordinaire développement de la commune et de comprendre comment la part du passé y contribua inexorablement sous l'impulsion de  quelques grands personnages qui osèrent innover.

Un exemple  en photo d'un "raccourci"  entre passé et présent, sous le regard d'illustres personnages de la ville de Marciac ( De Long à gauche, d'Antras à droite),   l'accueil, tout récemment, du  nouveau commandant de la brigade de gendarmerie de Marciac, le major Sanchez (avant dernier à droite).

 

 

 

La gendarmerie du temps où elle était installée rue Saint-Pierre ... et sa future implantation (photo. J-F Pellefigues)

Actualité de ce samedi 19 novembre 2011 à Marciac ... ! 14h30 rendez-vous à

la salle des Arènes, chemin de Ronde à Marciac.

ENTREE LIBRE pour la conférence de Maurice Serres :

" Si Marciac m'était conté ... en images " !

 

 

 

 

Temps présents : 11 novembre à Marciac !

Pour faire le lien avec les articles qui précédèrent  et  qui anticipaient (sans le savoir)  sur ce que seront (peut-être) les futures commémorations du 11 novembre ( le souvenir de tous les  soldats morts au combat),  ci-contre, le portrait  de Guy Meilhon. Cet ancien militaire est à l'origine de la présence, sur le monument au morts de Marciac,  des plaques de ces  guerres oubliées.  

Le protocole de la cérémonie reste immuable :- lecture du message adressé par le préfet du Gers - dépôt des gerbes - appel aux morts - sonnerie aux morts - minute de silence -hymne national.

Cette année encore,  à souligner la présence de la chorale "Fa si la chanter" et des "Triolets du Pardiac" dirigés par monsieur Labergue qui,  après la cérémonie où  ils eurent toute la responsabilité de la partie musicale, se laissèrent aller à plus de décontraction en chantant "la Madelon" sous les arceaux ! Une chanson que n'apprennent certainement plus les enfants des écoles  qui,  à Marciac,  ne furent représentés que par les plus jeunes scolarisés. Absence remarquée des plus grands mais étaient -t-ils les seuls  ?

 

Informations pour l'article de Maurice Serres

 

Photographies de J. Gendre.

 

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11 novembre ! Jour du souvenir ... de la guerre de Crimée (1853-1856) au travers d'un texte de 1861

Ce texte est celui de Casimir CLAUSADE. Il publia en 1861 les  " Odes patriotiques", hommage à sa majesté  l'empereur, Napoléon III.

Les strophes reproduites traitent du retour au foyer des survivants et de ceux qui ne sont pas revenus.

O soldats d’Orient ! votre tâche est finie.

Reprenez donc, enfants, à cette heure bénie,

Du foyer paternel les sentiers si connus.

Venez revoir vos champs, votre colline verte,

Et crier sur le seuil par la porte entr’ouverte :

                Mère, nous voici revenus !

 

Et maintenant pour vous, pour vous la strophe sainte,

Jeunes amis, tombés sans reproche et sans crainte !

Le front dans nos deux mains, nous prions à genoux.

Dans la paix du Seigneur, dormez, morts héroïques !

Nous vous consacrerons de funèbres cantiques ;

                Enfants, vous êtes morts pour nous  

 

La minute occitane ... et la guerre de 1914-1918 d'après Thérèse Larré-Noël