
Illustration : cpa début XXe s - gendarmerie de Marciac rue Saint-Pierre (collection MS)
Bam courre drin ( 2)
« Vos nom,
prénoms, e qualitês ?
- Plèti, moussu ?
- Allons, assêz causê.
Vos nom, prénoms e qualitês ? »
Lou Zizi nous disèuo arrén, mès nou-n pensauo pas mens.
« Bous abez
entendu, nonobstant ! Vos nom, prénoms è qualitês ?
Iè, n’eèi pas lhèu
nado. Mès la ! moussu, boi
esta boun tîpo. Mous enteneram toustem. »
E lou Zizi, tout tranquiloment, se tiro la blago de la
henudo de darrè la bès to, e se bouto en
mèmos de-s hè uo cigaretto.
« Bou’n aufrichi pas uo, adaro, moussu lou
jandarmo : direts qu’èro enta bous
amignouta.
-E … qualitês » , ça repetauo toustem
lou jandarmo, en afusta lou
craioun.
Lou Zizi auo ditja
roulat… la cigaretto. E, pendent que l’alucauo dab lou briquet, soun
taloun se tirauo de l’esclop drèt dab la punto de l’esclop gauch. S’aprestauo à
roula lou jandarmo.
Gnam, moussu lou
jandarmo. Quand se dèchon gaha sense
hè courre lous jandarmos, costo pas ta chèr que de se hè accoussa ? »
-C’est le même délit, subséquemment le même prix, ça dits.
-E bé, alabets, adechats, moussu : ban courre
drin. »
E hardit petit ! Lou
Zizi cabens las segos è
lous broussalhadis dou Bouès. E lousjandarmos jura e courre decaps à
Mounlazun ; las brancos qu’en petrilhauon
de pou. Mès lou Zizi, pè -
descaus , s’auo perdit l’aute esclop, n’auo
pas perdut lascamos.
On va courir un peu (2)
« Vos
nom, prénoms, et qualités ? - Pardon, Monsieur
-Allons, assez causé.
Vos nom, prénoms
et qualités ?
Zizi ne disait rien, mais il n’en pensait pas moins.
« Bous abez
entendu, nonobstant! Vos nom, prénoms et qualités ?
-Eh je n’en ai peut-être aucune. Mais allons !
Monsieur, je veux être bon type. Nous nous entendrons toujours. »
Et Zizi, tout tranquillement, sort la blague de derrière la veste, et s’apprête
à faire une cigarette.
« Je ne vous en offre pas une maintenant, Monsieur le
gendarme : vous diriez que c’était pour vous amadouer.
… E qualités » répétait toujours le gendarme, en
aiguisant le crayon. »
Zizi avait déjà roulé
… la cigarette. Et, pendant qu’il l’allumait avec le briquet, son talon se sortait du sabot
droit avec la pointe du sabot gauche. Il s’apprêtait à rouler le gendarme.
Gnam, monsieur le gendarme. Quand on se laisse attraper sans faire courir les gendarmes, ça ne
coûte pas si cher que de se faire
poursuivre ?
-C’est le même délit, subséquemment le même prix dit-il.
-E bien, alors, au
revoir, monsieur, on va courir un peu. »
Et en avant, petit ! Zizi, à travers
les haies et les broussailles du Bouès. Et le gendarme jurer et courir
vers Monlezun : les branches en crépitaient de peur. Mais Zizi, pieds nus,
s’il avait perdu l’autre sabot, n’avait pas perdu les jambes.
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