c) Quelle valeur accorder à l'inventaire ?
Les nombres de 16 900 F et de 2 106 F accolés à l'énumération des biens se trouvant dans les deux édifices de Marciac, l'église Notre-Dame de l'Assomption et la chapelle Notre-Dame-de-la-Croix donneraient une actualisation de l'ordre de 465 000 F, appréciée à 1999. La précision est importante (nous en sommes aujourd'hui à l'euro) et la somme avancée avec toute réserve compte tenu de la difficulté d'apprécier la juste évaluation du pouvoir d'achat sur une période aussi longue et compliquée en évènements de toutes sortes ; la table de conversion ne couvrait l'évaluation que jusqu'à 1999 !
En dehors de l'énumération des biens dont il faudrait être sûrs qu'elle fut exhaustive, peut-on s'y fier réellement et quelle était la compétence de l'agent receveur des Domaines, monsieur Cappus, pour apprécier aussi bien du linge, des objets extrêmement divers comme des lustres, des lampes, des chandeliers, des chaises, des bancs, des armoires,des statues, des vitraux, des tableaux, des missels... ostensoirs, ciboires, custodes, chandeliers, lustres, chaires, etc.?
L'inventaire place sur un même plan les objets mobiliers par nature et ceux par destination . Quid de ces appréciations à "la louche" comme :
- 450 chaises évaluées à 300 F et
- 46 chaises dites doubles estimées à 100 F ou encore
- 30 bancs pour 60 F et
- 190 chaises à la chapelle, valeur 120 F .
La tâche n'était pas simple, quant à l'inventaire rien de moins sûr qu'il fut objectivement évalué. Par exemple, du côté des statues de Notre- Dame de l'Assomption le groupe de statues représentant "le baptême du Christ" , soit deux, figure pour 200 F alors que "la mise au tombeau" est répertoriée pour une valeur de 1500 F, groupe de 9 statues (voir ci-contre l'illustration).
Saint-Antoine de Padoue, Saint-Joseph, les statues de la Vierge, celle de Notre-Dame des Victoires et Notre-Dame de Lourdes à la chapelle sont bien inventoriés aux côtés de Saint Pierre, Sainte Catherine (que l'on n'identifie plus aujourd'hui) et Sainte Germaine de Pibrac qui fut bien la seule à quitter la chapelle pour revenir à Notre-Dame de l'Assomption !
Et que dire de ce qui est qualifié de "viel autel en bois hors d'usage" ... retenu pour 100 F ? Difficile en effet de passer à côté de l'autel que le curé Joseph Lassalle fit monter en mezzanine, dans la première salle du clocher .
Plus de 100 ans après, cet autel fait l'objet de toutes les attentions de la commune de Marciac. Pourra-t-on un jour reconstituer son histoire ? D'où provenait-il lorsque la veuve De long, dont l'époux avait été le seul décapité de la Révolution à Marciac, en fit don à l'église paroissiale qui rouvrit ses portes en 1802 et qui ne disposait plus de maître autel pour la célébration de la messe ?
Illustrations : NDA cartes postales anciennes collection de MS. - photo C D-P)
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