La salle des Arènes était comble pour écouter monsieur Guy CASSAGNET venu pour faire une conférence sur le thème de “l’histoire et le patrimoine de Marciac”.
En grand spécialiste de l’histoire de la bastide, et en parfait pédagogue, monsieur Guy Cassagnet a parfaitement réussi son objectif qui était d’expliquer le présent par le passé de la bastide, en remontant 3000 ans dans le temps, sans jamais le lasser, tant les propos étaient intéressants.
Le public serait encore resté des heures à l’écouter sur la façon dont la bastide s’est faite :
- de l’antiquité où l’on a retenu “pas de gaulois” dans le grand triangle formé par la Garonne, les Pyrénées et la côte atlantique ;
- de Rome et sa domination pendant 500 ans
- des invasions à l’avènement des temps modernes et de l’an 1000… les castelnaux et enfin, le mouvement des bastides (1274 à 1330)…
D’un peuplement à l’autre, de l’utilisation de l’existant au développement des sites, ce fut la société de l’époque qui fut mise en exergue. Pas besoin d’images pour s’imaginer les lieux de pouvoir comme les villes de Tolosa… Condomium, Tarba etc. ou les cités fortifiées comme Saint Bertrand de Comminges, Bigorra … ; les villas romaines, entreprises agricoles de 500 à 600 ha (Séviac, Lupiac, Juillac…) ; les garnisons militaires, environ une centaine de soldats, défendant mais surtout cultivant la terre concédée en bail emphytéotique (Vic Bigorre, Vic Fezensac, Ripa Alta…)
Retenu aussi pour comprendre le développement de tout le peuplement de la Gascogne avant d’en venir au cas particulier de Marciac, la maîtrise indispensable de l’eau pour organiser toute vie autour d’elle. Tout le public de suivre avec beaucoup d’attention la démonstration faite à partir des plans des castelaux et bastides de l’importance du réseau hydrolique : cours d’eau existants, creusement de canaux au besoin ; l’exemple de Marciac entre l’Arros et le Bouès.
Vouloir résumer le fonds de la conférence, finit par être réducteur à côté de la richesse du propos. Comment faire sentir l’importance d’une volonté politique, elle-même tributaire de l’histoire et des rapports entre peuples : un mix passionnant où les noms de villes et villages en “un”, “ac”, “am”, “vic”… prennent désormais une signification bien précise. Que dire de la toponymie des lieux qui a survécu jusqu’à nos jours, si ce n’est cette histoire qu’ils véhiculent toujours avec eux et tous les brassages qui ont conduit au gascon d’aujourd’hui !
Confirmation que Marciac dispose bien de la place la plus grande du Gers : 134 m x 78 m = 1,0450 ha pour une ville de 616 m x 440 m = 27,10 ha ou … 54 arpents, soit le 1/10 e des terres cédées par l’abbaye de la Case-Dieu pour la fondation de Marciac. La ville tracée avec l’utilisation de la raze, unité de construction romaine, soit 0,44 m ou une coudée : un oval dont les courbes est et ouest se rapportent à un cercle avec pour centre la place : “le point zéro” avec tout près de lui un puits ! On retrouve là l’image de la place de Marciac extraite de la Guyenne Monumentale qui faisait l’affiche de la conférence.
Illustration : M. Guy Cassagnet photo de Maurice Serres
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