Grand succès pour monsieur Guy CASSAGNET qui a attiré, sur son simple nom, près d’une cinquantaine de personnes,parmi lesquelles de nombreux marciacais mais aussi venus des environs proches comme plus lointains. Parmi eux, Hervé Pages connu pour pour sa passion photographique et que nous remercions pour les photos qu’il nous a fait parvenir. Elles illustrent le propos avec celles de Maurice Serres.
La visite proprement dite a été précédée par un accueil du public à l’Office de Tourisme afin de permettre au conférencier de bien centrer son propos et de faire comprendre quelques notions historiques fondamentales à la base du développement de la bastide. Un développement marqué par le bâti qui s’apprécie à l’aune du passé historique de la ville et de la réalité d’alors ! Voir, imaginer, comprendre, apprécier ce qui reste de cette histoire pour le préserver … à l’avenir !
1. Quand l’histoire marque le bâti
Autour du paréage signé le 1er août 1298 rapide tour d’horizon des pouvoirs concernés par la fondation de Marciac : leur état et la finalité poursuivie, la stratégie tenue, les moyens nécessaires ou mis en place, les conséquences et les espoirs suscités avec au bout du compte : une bastide en expansion, Marciac.
Avec la maestria du professeur agrégé d’histoire, la bastide de Marciac a resurgi dans ses commencements :
1. le pouvoir administratif pour le compte du roi de France et mis en exergue, l’avènement aux XIe et XIIe siècles, d’un droit écrit, fondamental pour unifier tout un pays et oh combien supérieur au droit coutumier qui avait cours jusque là :
2. la concentration des pouvoirs économiques : le marché hebdomadaire et les foires annuelles de la saint Vincent et de la saint Michel ; la règlementation des prix avec un corolaire, le contrôle de qualité… exercé par tout un chacun ; une 1ère explication de la structure des façades des maisons : 1 fenêtre 1 porte au rez-de-chaussée, 2 fenêtre, 2 lucarnes et un appentis de toit à la longueur variable (44 ou 120) selon l’exposition à la pluie.
Une vie économique garantie par une monnaie nouvelle, la livre tournois et le souci de garantir la subsistance de toute la communauté (pour ne pas la voir déserter la place) et donc un regard particulier et attentif aux produits sensibles qu’étaient les grains, la viande et le sel … pour la conservation ! Autrement dit, de l’utilité pour tous et de l’intérêt bien compris du roi de se garantir des ressources considérables sur ces transactions.
La charte de coutumes (an 1300) faisant de tous ces gens des homme libres, échappant à la condition des serfs et à l’autorité toute arbitraire du seigneur local : en l’occurrence, les comtes de Pardiac.
3. Le pouvoir religieux puissamment installé dans la contrée : les moines de l’ordre des Prémontrés installés en l’abbaye de la Case Dieu. Ils cédèrent les terres nécessaires à la fondation de la bastide de Marciac … contre d’autres avantages.
Marciac, bastide royale, inscrite dans la stratégie des rois de France qui égrainèrent leur pouvoir du Nord au Sud ( fondation de : Gimont en 1274 ; Mirande en 1288 ; Marciac en 1298 ; Beaumarchès en 1301 ; Rabastens en 1306 ; Plaisance du Gers en 1322 ; Trie sur Baïse en 1324 ; Saint Martin de Bigorre en 1328) place nouvelle créée bien avant que les ravages de la guerre de 100 ans (1328-1453) ne se fassent sentir, témoigne de toute cette vision et de la puissance attachée désormais à “l’écrit” : acte de paréage, charte de coutumes (rédigée en latin).
Le phénomène religieux bien présent, tout en donnant le sentiment contraire par un retrait physique vers des quartiers plus éloignés du centre des affaires… exception faite de la maison forte des abbés de la Case Dieu. Ils sont à l’origine de l’édification des églises Saint Pierre et Notre-Dame de l’Assomption, de l’ouverture de la ville aux ordres de saint Dominique et de saint Augustin.
De grands perdants qui se révolteront contre ce nouveau système, les comtes de Monlezun-Pardiac. Ils le feront savoir par des exactions contre des personnes alors qu’ils ne possédaient plus leurs privilèges féodaux.
Illustration par l’image et le parcours dans Marciac. A suivre !
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