Les marchés de Noël alsaciens conduisent parfois à des découvertes inattendues comme, au bout de tant d'années, celle de la vraie légende de Saint-Nicolas dont on vient hier de célébrer la fête. Patron des "écoliers" et des "marins", saint Nicolas fut, au IVe siècle, l'évêque de Myre (actuelle Turquie).Il subit la persécution de Dioclétien ; il assista au concile de Nicée en 325. Très populaire, la légende s'empara de lui... (n° 348 Prions en Eglise)
"Le culte de saint Nicolas, d’abord spécial aux Grecs, passa en Occident à l’époque des Croisades. Sur la fin du XIe siècle, les gens de Bari en Sicile feignirent de posséder son corps, premièrement enseveli au mont Sion près de Myre, et dont ils alléguaient une prétendue translation. De Bari, en 1098, un croisé lorrain, seigneur de Varangeville, rapporta chez lui une phalange d’un doigt du corps saint : la relique, déposée dans une chapelle qui devint le sanctuaire de Saint-Nicolas-de-Port, attira un grand concours de pèlerins, et c’est ainsi que le culte du saint se propagea en France, dans les Pays-Bas et dans l’Allemagne. [ source : www.france-pittoresque.com ; idem pour la suite de l'article ]
Saint Nicolas naquit vers 250 à Patare, ville de Lycie, qui est une province de l’Asie Mineure. Euphémius, homme riche, mais extrêmement pieux et charitable, fut son père, et Anne, sœur de Nicolas l’ancien, archevêque de Myre, fut sa mère. Il ne vint au monde que quelques années après leur mariage et lorsqu’ils n’espéraient plus avoir d’enfants.
Sa légende compilée par Siméon le Métaphraste et transcrite en latin par les hagiographes du Moyen Age (Miroir historial, Légende dorée, etc.), contient tout le détail de ses prodiges. Cependant, celui des enfants au saloir ne se trouve point dans la légende grecque, non plus que dans aucun des légendaires latins qui l’ont reproduite ou amplifiée. Les plus anciens documents que nous ayons de ce miracle datent des XIIe et XIIIe siècles
VIE ET MIRACLES Il reçut une excellente éducation, tant par l’étude des sciences divines et humaines, que par la pratique de toutes les vertus. Mais la peste lui ayant enlevé ses parents dès sa plus tendre jeunesse, il commença à se défaire des biens que son père et sa mère lui avaient laissés. Ce fut à cette époque qu’il fit cette action donnant naissance à la légende des trois jeunes filles : un jour, étant averti qu’un des plus nobles habitants de sa ville, qui n’avait pas le moyen de pourvoir ni même de nourrir ses trois filles nubiles, était dans le dessein de les prostituer, il résolut d’empêcher cet infâme commerce, en lui donnant du bien suffisamment pour les marier. Il voulut néanmoins le faire secrètement et sans être découvert."
C'est là qu'entre en scène le petit bourg alsacien de Saasenheim qui peut s'enorgueillir de posséder dans son église, classée monument historique pour diverses raisons, la statue de saint Nicolas illustrant cette légende . Le saint porte dans sa main gauche un panier rempli de trois boules d'or.
Suite de la légende : "Ainsi, prenant la nuit une bourse remplie de pièces d’or, il l’alla jeter dans la chambre de cet homme, par une fenêtre qu’il trouva heureusement ouverte, et cette somme ayant servi à marier honnêtement l’aînée des filles, il en fit de même pour la seconde et ensuite pour la troisième. On ne peut croire l’étonnement du père, lorsqu’il vit la première et la seconde fois les soins que la divine Providence avait de sa famille ; mais il voulut savoir qui était son bienfaiteur ; il veilla pour le découvrir et, l’ayant reconnu lorsqu’il revint la troisième fois, il se jeta à ses pieds, reconnut sa culpabilité et fit vœu de pénitence. Saint Nicolas le pria instamment de tenir son action secrète ; mais ses prières furent inutiles, toute la ville en fut informée et le bruit s’en répandit en peu de temps dans toute la province."
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