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Les traditions sont tenaces mais se dénaturent peu à peu. Plus ça va, plus il est facile de prendre conscience de cette dégradation en faisant l'inventaire des rayons "actualisés" des grandes surfaces de vente.
Difficile ces derniers jours d'éviter la grande allée des "chocolats de Pâques" et encore moins les pyramides de lapins bleus, dorés ou multicolores, canards et autres animaux qui n'ont plus rien de commun avec la tradition : les oeufs, les cloches, les lapins, les poissons et bien sûr les poules car qui de l'oeuf ou de la poule a commencé ?
On va se consoler en pensant que derrière tous ces produits, il y a tout un circuit économique qui fait vivre des industries et bien des personnes et qu'au final, ils procureront bien du plaisir à ceux qui en seront destinataires. La profusion n'empêche pas la sélection. En client et amateur avisé vous avez peut-être privilégié la teneur en cacao, le bio, l'économie solidaire, le noir, le blanc, le prix, la marque, l'origine de fabrication ou le créateur pour arrêter votre choix, sans souci d'une quelconque référence à une tradition. Ou vous avez privilégié que certains produits par référence à cette tradition justement ! Tout sauf l'ignorance du sens caché de l'énumération ci-dessus (voir 2e paragraphe) ! Autrement dit, glisser un peu de spiritualité dans la motivation de l'acte d'achat et camper sur le traditionnel qui se jouait, fort justement, de cette confusion entre spirituel et naturel.
XIXe e siècle pour les premiers oeufs en chocolat ! Mais bien avant que l'industrie ne s'en mêle, ce fut la confusion de Pâques
et du printemps ou l'idée générale d'un "Renouveau" spirituel et naturel qui marqua la tradition. Même destin pour l'agneau, plus fortement marqué dans les campagnes béarnaises où il était le produit d'une économie d'échange pour services rendus entre propriétaires et bergers et l'assurance du met principal en la fête de Pâques toute proche. Ailleurs comme dans l'Est de la France et le poids de l'influence germanique, on préféra l'agneau en pâtisserie et le sacrifice porta sur les lapins !
Les confiseurs ont encore de beaux jours devant eux !
Joyeuses Pâques !
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Il se passait plein de choses ce samedi 19 mars 2016 du côté de la Rivière-Basse et du Pardiac ! Télescopage de deux conférences, celle d'Alain LAGORS au cinéma l'Europe à Plaisance du Gers et celle d'Hervé PAGES à la salle des Arènes pour notre compte.
Sauf à avoir un don de bilocation ! C'est MARCIAC qui a prévalu pour près d'une quarantaine de personnes venues regarder les photos d'Hervé PAGES mais aussi surtout l'écouter commenter les différentes vues qu'il avait sélectionné pour cette balade dans le Gers.
Les amoureux de la photographie sont repartis avec tous les conseils et recommandations d'un expert, pour tenter d'égaler son niveau de prises de vues et l'originalité des compositions.
La balade en image était tout sauf une juxtaposition de vues. Adroitement structurée en partant :
Le "post it" d'une promenade au petit matin sera accessible encore pendant quelques jours, pour compenser votre absence. Plus sûrement, profitez du site d'Hervé PAGES pour découvrir ces photographies : Cherchez simplement sur google Hervé Pagès ... et vous serez transporté dans cet univers qui nous a enchanté samedi dernier.
Illustration : photo Maurice Serres - vue finale de l'exposé !
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Cinq ans, siés ans se passon. E toutjours legi libes ; et toutjours estudia…Per un jour, qu’èro, cresi, en 91…un de mous mèstres, e dous milhous e dous mès sabents…mous legiscouc uo pajo de journal oun èro etsplicat, punt per punt , ço qu’auèuo hèit lou Cascarelét proubençau ( Roumanillo). Lou co que -m baillèc un patac ! Et desempus que-m pensèi cado jour : « Pusque, et, èro lou Cascarelét, perqué serés pas, tu, lou Cascarot ? » …
"Lou Cascarelet" (Cascarelet : esprit léger, facétieux..... C'est le pseudonyme sous lequel sont publiées les facéties de l'Armana prouvençau, appartenant pour la plupart à Roumanille et à Mistral)
- Cinq ans, six ans passèrent. Et je lisais toujours des livres et toujours j’étudiais…Puis un jour, c’était je crois en 1891…un de mes maîtres, des meilleurs et de plus savants…nous lut une page de journal où il était expliqué en détail ce qu’avait fait le « Cascarélet provençal ( Roumanille). Mon cœur se mit à à battre ! Et, depuis, je pensais chaque jour : « Puisque lui était le Cascarelét, pourquoi ne serais- tu pas, toi, le Cascarot ? » …
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Tout aco que-m-baillèc à pensa. Per un sé, que-m-trobi tout soulét dambe la gran-mai « Mameto,» ça-u digoui, « que bous bouleri dise caucoumét ». Qu’ou legiscoui lous bèrsis qui auèuoi legits à moun pai, un més auèuo.
« Moun Diu, mic ! » ça hascouc la praubo defunto, « b’ei poulit aco ! Qu’éi coumprès touts lous mots ! Tourno-i ! » E qu’i tournèi. E,qu’ou besoui uo larmo debarra-u dous oeils capbat las machèros…Praubo gran-mai ! Praubo hemno !
Tout ceci me donna à penser. Un soir, je me trouvai tout seul avec la grand-mère. « Mameto, » lui dis-je, « je voudrais vous dire quelque chose ». Je lui lus les vers que j’avais lus à mon père, un mois plus tôt. « Mon Dieu, mon ami », fit la pauvre défunte, « que c’est joli ! J’ai tout compris ! Recommence ! » Et je recommençai. Et je vis une larme couler de ses yeux sur ses joues…
Pauvre grand-mère ! Pauvre femme !
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« Per un jour de hèiro, que croumpèi, sur la plaço de la pouraillo, à un marchand de paperoles, un librot qui-me coustèc dus sos. Que i auèuo, aquiu, cauques bersis en parlà de la Proubenço, bersis dou gran Mistrau de Maillano … et que-m sajèi de hè bersis gascous, jou tabé …
- Bersis in patoès ! » ça-m digouc moun pai, es, sampa, pec ? Escouto, lou mén petit amic, que seras toutjours à tems d’en hè. Que m’estouni que, desempus quatro ans que t’entertengui au coulètge, nou sabios pas dise las mèmos causos en francés ! »
I /Français
« Un jour de foire, j’achetai, sur la place du marché aux volailles, à un marchand de vieux papiers, un petit livre qui me coûta deux sous. Il contenait des vers en provençal du grand Mistral de Maillane … et j’essayai moi aussi de faire des vers gascons …
- Des vers en patois », me dit mon père, « N’es-tu pas fou ? Ecoute, mon petit ami, tu seras toujours à temps d’en faire. Je m’étonne que depuis quatre ans que je t’entretiens au collège, tu ne saches pas dire les mêmes choses en français ! »
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PRESENTATION : Rappel de la personnalité de l’abbé Fernand Sarran et de la décision de publier tous les ans, à partir de 1898, en langue gasconne, cet ALMANACH.
(CF Blog en date du 14 Février 2010
En 1ère page de « L’Armanac de la Gascougno » 1903, intitulé « Aus mes Amics » (A mes amis), Fernand Sarran explique pourquoi il a créé cet almanach :
Lous amics de l’Armanac et lous més, touts lous qui defenden dambé jou, desempus bèt temps a, aqueros causos sacrados qui s’apèron lou parlà dous bieils, lous usatges dous bieils, la glorio de la petito patrio gascouno, que-m demandon de counta aci coumo aouio l’idèo, en 1898, de hè aqueste librot
Les amis de l’Armanac, et les miens, qui défendent avec moi, depuis longtemps, ces causes sacrées qui s’appellent le parler des vieux, les usages des veux, la gloire de la petite patrie gasconne, me demabdent de raconter ici comment m’est venue l’idée, en 1898, de faire ce petit livre.
Illustration : Société Archéologique du Gers: Dictionnaire biographique de l'Antiquité à nos jours
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