Blogmarciac vous en a déjà parlé ! C'était en 2010, dans le cadre des expositions prônées par les "Journées du Patrimoine de Pays" sur le thème : Chemins de vies ... et les expositions de l'été, à la chapelle entre autres.
Un extrait sur l'engagement des "frères Etchegaray" ! Illustrations Maurice Serres photo et texte.
Henri et Antoine ETCHEGARAY
nb : A droite 11 11 2010 Antoine et Maurice Serres
Les frères Etchégaray sont originaires d’Espelette où Henri est né en 1919, Antoine en 1923. Henri, qui est pâtissier, et sa mère s’installent à Marciac où ils achètent la pâtisserie de M. Agara à la fin des années 1930. En mars 1943, avec son ami Henri Castagnon, étudiant en lettres, Henri, décide de s’évader et de passer en Espagne par Espelette où habite sa sœur. Celle-ci les cache pendant une huitaine de jours. Il faut être très prudent, le bourg est occupé par une unité blindée allemande. Le passeur, agriculteur et contrebandier, les conduit jusqu'à la frontière, par Ainhoa et Dancharia. Les deux amis sont internés près de 7 mois dans une prison espagnole. Libérés le 16 octobre 1943, ils peuvent enfin, depuis Malaga, écrire à leurs familles et leur donner des nouvelles pour la première fois depuis 7 mois. Ils rejoignent le Maroc où ils s’engagent au sein du 501ème Régiment de chars de combat qui vient d’être créé et affecté à la toute nouvelle 2ème division blindée commandée par le général Leclerc. Certains soldats de ce régiment deviendront célèbres, comme Robert Galley, Jean Daniel ou Jean Marais, conducteur de la jeep « Célimène ». Ils perçoivent des chars américains M4 Sherman avec lesquels ils participeront aux combats de la Libération. En avril 1944, ils embarquent pour l’Angleterre où ils subissent un entrainement intense. Ils débarquent en Normandie, près de Carentan le 3 août 1944. Nommé caporal-chef, Henri est affecté au char de commandement de la section de protection du Groupement tactique V. Son chef de char et chef de section est l’adjudant Jean-Marie Legrand, plus connu sous son nom de scène : Jean Nohain. Henri et Antoine (photos appartenant à la famille Etchégaray)
Les copains du 501ème RCC au repos dans l’Yonne après la libération de Paris. De gauche à droite : -Joseph Garicoix dit « Zozo », -Olivier Jourdain, -un enfant de la ferme, -Henri Castagnon dit « Riri », -Henri Etchegaray, hirsute qui vient de se réveiller. (photo appartenant à la famille Etchégaray)
Les cinq chars de la section de protection portent des noms de parcs parisiens : « Champs Elysées », « Champ de Mars », « Luxembourg », « Tuileries », et « Buttes-Chaumont ». Les deux amis marciacais font partie des équipages de ces chars : Henri Castagnon sur le « Champ de Mars », et Henri Etchegaray sur le « Champs Elysées ». Ils combattent à Alençon, Ecouché, Falaise, entrent dans Paris le 24 août, puis prennent Andelot, Vittel, percent la ligne des Vosges et foncent vers Strasbourg. Le 23 novembre 1944, à Strasbourg, trois chars de la section approchent la caserne des Gardes mobiles située rue Humann, occupée par les Allemands (« Tuileries » est détaché dans une autre unité et « Buttes Chaumont » est en panne). Des coups de feu sont tirés depuis la caserne. Sur le « Luxembourg », Jean Hustaix est blessé alors qu'il allait riposter à la mitrailleuse extérieure. L'Adjudant Legrand descend du « Champs Elysées » et se précipite vers son subordonné pour lui porter secours. Henri Etchegaray prend aussitôt le commandement du char. A peine arrivé sur le « Luxembourg » l'adjudant Legrand voit son propre char s'enflammer, touché par un tir de lance-roquette allemand. Le caporal-chef Henri Etchegaray et le caporal Joseph Garicoix sont tués, Olivier Jourdain, le pilote, est le seul rescapé. L'adjudant Legrand parvient à abattre les assaillants à la mitrailleuse, mais quelques secondes après, alors qu'à bord du « Luxembourg », il enfonce le portail de la caserne, il est atteint par trois balles au visage. Cette blessure provoquera une paralysie partielle du côté gauche du visage qui l’obligera, durant sa longue carrière à la télévision, à ne montrer que son « bon profil ».
Lorsqu’il apprend la mort de son frère ainé, Antoine, qui, après avoir été libéré des Chantiers de la jeunesse, se cache, réfractaire au Service du Travail Obligatoire, s’engage à son tour. Il continuera la campagne en Allemagne au sein de la Division « Leclerc ». Sur des routes encombrées de milliers de prisonniers allemands presque sans escorte, mais aussi de prisonniers de guerre de toutes les nations, et de déportés à présent libérés. Il pénètre en Bavière, franchit le Danube et fonce vers Berchtesgaden jusqu’au nid d’aigle d’Hitler. C’est là, que le 7 mai 1945, il apprendra la capitulation générale de l’Allemagne. Après la guerre, Antoine rentrera à Marciac, reprendra la pâtisserie familiale et épousera Yvette. Deux filles viendront bientôt : Maïté et Marie-Noëlle (Nono).
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