8° Ernest Béliard ( 1926-1950) (suite 23)
Les fondations pieuses - 4°- Epilogue
Sans réaction de la commune de Marciac à ses propos, le curé Béliard remit la question des Fondations pieuses à l'ordre du jour dans un article paru, en novembre 1929.
Cette fois, son argumentation s'appuya sur des dispositions légales de nature à lever toutes les objections ou réticences ... puisque légales à savoir:
1- la création d'une Association diocésaine, à Auch, entre autres ;
2 - La circulaire du 10novembre 1927, du Ministre de l'Intérieur enjoignant les Préfets à "s'entendre avec les diocèses... pour la restitution des Fondations pieuses ; à l'appui de la démonstration des exemples d'exécution ;
3 - La preuve que c'est possible ... et de donner des l'exemple de Paris où les paroisses n'ont pas célébré la messe imposée par le Pape à l'intention des Fondations pieuses spoliées ...
et de terminer sa note par ces termes :
"Mais dans maintes paroisses, les attributaires des fondations, ou n'ont pas été invités à se prononcer sur la question, ou bien ont fait la sourde oreille, et rien n'a été fait pour permettre d'acquitter les charges des fondations ... Le moment est venu d'y penser. Res clamat domino, dit le droit : LA PROPRIETE RECLAME SON MAITRE. Il est temps de réparer l'injustice et de rendre à chacun ce qui lui est dû."
La réponse de la commune de Marciac lui parvint enfin le 23 janvier 1930. Elle était négative. Dans le numéro de "La voix de Notre-Dame de la Croix de mars 1930" il étala au grand jour la divergence de vues entre sa dernière sollicitation du 16 décembre 1929, la réponse de la mairie, le 23 janvier 1930, et la réponse qu'il fit , publiant in extenso les missives échangées.
Dans cette joute, Ernest Béliard eut affaire avec Pierre Lestrade, pharmacien et maire de 1926 à 1929. Le même qui vendit "la porte" de l'ancien couvent des moines de saint Augustin[celle qui donnait accès aux dortoirs des moines (qui lui valut quelques remontrances des autorités nationales d'alors)]. Il avait cependant pris l'engagement avec son conseil, vu la "tournure générale de cette question au niveau national, semble-t-il favorable à la restitution", de reverser les intérêts à la paroisse, sans le faire toutefois.
Mais en l'occurrence, la réponse négative de la municipalité put surprendre , car le maire n'était autre que Henri Guichard (1929-1935), pro-paroisse ; et donc là, un bel exemple du respect de la décision collective du Bureau de Bienfaisance de Marciac de ne restituer les fondations que si exigé formellement pas une loi.
Ernest Béliard répliqua en publiant sa réponse in extenso à ce refus. Car le fonds de l'affaire jouait subtilement entre le spirituel et le temporel. Pour ce dernier la subtile distinction juridique de la propriété de biens dont il n'existait plus d'héritiers légitimes pour les revendiquer (de ce fait devenus propriété de la personne publique) et l'obligation morale que ces fondations avaient créée , contre le revenu suscité de prier pour le repos de l'âme du défunt, dans les termes qu'il avait sollicité dans cette fondation. ... "Par la volonté de quelques-uns, nos morts continueront à souffrir dans leurs intérêts spirituels Je plains sincèrement ceux, qui en toute liberté et en pleine connaissance de cause, ont pris une responsabilité si lourde- si lourde que nos lesgislateurs eux-mêmes ont voulu s'en décharger- et je fais vœux pour qu'ils n'aient pas à le regretter un jour..."
De clore l'article par l'énumération de toutes les fondations consenties de 1810 à 1896, soit 20 au total. "Les autres fondations, plus récentes, ont été revendiquées par les héritiers naturels, et restituées"
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