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"Petites ou grandes histoires... Histoire de Marciac : un demi siècle de transports (18-3)

Un bel équipage 

Il s’agit d’une voiture légère, permettant des allures rapides mais peu confortable, utilisée pour la promenade, des déplacements sur des courtes distances ou encore pour le dressage (de type Tilbury, Gig ou Bogey ?)

A noter l’armature des moyeux de roues : 16 rayons, très solide. Le porte crottes est en cuir, signe d’une voiture de bonne facture. Le cheval, léger, peut être attelé ou monté : tête petite, encolure fine. Il est muni d’un harnais léger, bien adapté à cet équipage, entraîné, bien dressé, calme, les oreilles à l’écoute du meneur. Rien d’étonnant lorsque celui-ci est Pierre Pefau, le père de Jean et le fils d’Adrien, une famille qui, dès les premières années du XXe siècle, a pris une part active dans l’organisation des courses de chevaux et, surtout, dans le domaine de la Course landaise , une tradition qui se perpétue encore aujourd’hui.

"Petites ou grandes histoires ...Histoire de Marciac : un demi siècle de transports (18-2)

La Publicité

L’organisation de ces courses et l’entretien de l’hippodrome avaient un coût.

Il était donc –déjà- fait appel à la générosité des commerçants et plusieurs pages leur étaient réservées sur le programme.

Si tous ces magasins et entreprises ont disparu aujourd’hui, les plus anciens se souviennent de ces enseignes : à l’angle nord-est de la place, Jean Salles, qui fut maire de Marciac dans les années 1940, « Epicerie moderne » (la torréfaction du café sous les arcades intéressait les passants !) et pompe à essence ECO .

• Le magasin de confection Sillières, la famille de Jean le rugbyman (arcades du midi).
• L’entreprise Georges Moncassin que nous évoquerons un plus tard…

"Petites ou grandes histoires ... Histoire de Marciac : un demi siècle de transports (18-1)

Au temps des courses de chevaux

Marciac, comme plusieurs communes du Gers, a eu sa Société hippique et son champ de courses. Il se situait au sud du lac (qui était encore à l’époque une prairie), entre cet espace et l’actuel parking de Mobilhomes. Aujourd’hui, il est planté de peupliers.

L’un des fondateurs de cette association, Monsieur Laberon du Grava, était également le propriétaire des lieux. Le tracé de la piste formait un « huit ».
La 1ère réunion fut organisée le 1er septembre 1924, très certainement dans le cadre de la fête patronale.

Quatre épreuves étaient au programme, longues de 2500 m à 3000 m,

• la 1ère ( le Prix des commerçants /Trot) réservée aux seuls chevaux de propriétaires du canton et des cantons limitrophes,
• la 2è (le Prix du Conseil municipal / Trot monté ou attelé) élargie aux propriétaires du Gers et des départements limitrophes,
• la 3è ( Prix de la Société ) et la 4è (Prix du Laüs), ouverte à tous . Cette dernière était plus richement dotée (2000Fr), pour moitié par un « sponsor », M. Gounouilhon , homme d’affaires qui briguait un siège aux élections régionales.

Un système de handicap était instauré, fonction en partie des sommes gagnées précédemment dans d’autres compétitions, qui imposait pour ces derniers un recul au départ allant de 25m à 100 m.
Pour cette 1ère, qui attira un bon nombre de spectateurs curieux de découvrir ce genre d’épreuve et le comportement des chevaux élevés dans le secteur, on limita à 6 le nombre d’engagés par épreuve.
Interrompues durant la guerre 1939/1945, une dernière manifestation eut lieu en 1947.

Documents aimablement prêtés par Jean PEFAU

"Petites ou grandes histoires ... Histoire de Marciac : un demi siècle de transports (17-7)

MOTOS : Souvenirs (1925 / 1950)

Les garnements qui s’affichent sur cette moto ancienne, aujourd’hui largement octogénaires, viennent de prendre un bain au moulin d’Espalanque , un lieu très prisé avant la construction de la 1ère piscine à Marciac. Nous sommes en juillet 1950.
La moto est une Motoconfort / Motobécane des années 1925 : moteur 2 temps, 2 vitesses, transmission à l’origine par courroie remplacée par une chaîne.

1953 : Voilà une moto qui n’est pas passé inaperçue dans les rues de Marciac. Il s’agit d’une NSU « MAX », un modèle en avance sur son temps , avec moteur de 250 cc à arbre à cames en tête, suspensions innovantes : roue poussée à l’avant, oscillante à l’arrière. NSU dominait alors en compétition.

 

 

 

 

"Petites ou grandes histoires ... Histoire de Marciac : un demi siècle de transports (17-6)

La Peugeot 202

Il s’agit bien d’une 202, appelée limousine (6 vitres), version commerciale. On distingue en effet sur la photo les 3 glaces latérales. La mention Gers sur l’aile indique bien qu’il s’agit d’une version utilitaire, dotée d’un hayon et apte au chargement. Un modèle plutôt rare et produit seulement à 900 exemplaires. L’ancêtre du break Peugeot.

La 202 a été produite à partir de 1938 avec succès par Peugeot, reprise après -guerre et jusqu’en 1948. Elle était animée par un petit 4 cylindres de 1100cc. La 202 est restée très reconnaissable grâce à ses phares dissimulés derrière la calandre.

Elle est ici photographiée rue St Pierre, vers 1955. Son propriétaire, Gaston Serres, accompagné de ses deux enfants, rend visite à son père Paul qui fut, avec son voisin Pierre Agut, l’un des deux derniers sabotiers exerçant à Marciac. L’enseigne, fixée au mur, témoigne de cette réalité, tout comme cette belle sculpture de Bernard Moari « Aus escloupès »

"Petites ou grandes histoires... Histoire de Marciac : un demi siècle de transports (17-5)

La gagnante des 24 h du Mans à Marciac !

On est venu souvent de très loin chez Martial Vernhes pour réparer ou transformer des véhicules de prestige. Après la BUGATTI 1913, le sympathique carrossier a modifié la voiture qui a remporté les 24 heures du Mans 1926, une LORRAINE – DIETRICH B 3-6 qui, bien que prévue pour la compétition, était munie d’une capote, le règlement des 24 heures exigeant que les premiers tours soient parcourus avec la capote !

Les pilotes, Robert Bloch et André Rossignol, effectuèrent 2553, 51 Km à la moyenne de 106, 396 Km au volant de ce modèle L/6 3446 CC. Une course palpitante de bout en bout, marquée par un triomphe de la firme de Lunéville qui classa ses voitures (N° 6, N° 5, N° 4) aux trois premières places.

Longtemps avant la plantation du vignoble des producteurs de Plaimont, le modeste garage du Lac de Martial Vernhes (toujours en activité) a vu défiler des voitures prestigieuses acquises à prix d’or par des collectionneurs, ce modèle - là étant actuellement proposé aux enchères pour la somme de 150 000 euros.

"Petites ou grandes histoires...Histoire de Marciac : un demi siècles de transports (17-4)

1930 : Quand on taxait les véhicules marciacais !

Délibération du Conseil municipal de Marciac (4 janvier 1930)

I / M. Le maire (*)  fait remarquer au Conseil combien les charges communales ont augmenté, en face des recettes à peu près les mêmes qu’avant - guerre. Il apparaît de toute nécessité qu’il faut créer des ressources nouvelles pour résoudre au mieux la question financière de la commune. Une proposition de taxe municipale sur les autos et motos est nécessaire suivant l’exemple donné dans plusieurs communes du Gers, notamment Lectoure.
Après discussion, une taxe de10 % sur l’impôt, payée par les autos et motos est décidée et sera établie à partir du 2è trimestre 1930.
Cette taxe, dont le produit sera principalement employé à la voierie, pourra être supprimée dès qu’elle paraîtra superflue pour l’établissement du budget communal.

(*) Le maire à cette  époque était le docteur Henri Guichard (1929-1935)

II / Les 3 gaillards posant sous les marronniers de la place devant leur camion « UNIC » qui viennent livrer des marchandises un mercredi, jour de marché, se préoccupent fort peu de l’annonce de cette nouvelle taxe qui ne concerne que les marciacais !
Leur véhicule, une CAMIONNETTE UNIC fabriquée dans les années 1920, a bénéficié du fait d’avoir participé à l’effort de guerre comme en témoigne le placard publicitaire joint : « Elles ont aidé à la guerre, elles aident à la paix ! ». A noter le système d’éclairage « à acétylène » et le système de limitation de vitesse. « Déjà ! »

"Petites ou grandes hustoires ...Histoire de Marciac : un demi siècle de transports (17-3)

Rappel : texte(s) de Maurice Serres - documentation et photographies de Henri Lannes .

Tous les remerciements de "blogmarciac" pour  le travail de recherche et les documents d'archives sur Marciac  principalement de monsieur Henri Lannes, sans oublier la participation d'autres personnes qui n'ont pas hésité à ouvrir leurs albums de famille. Il s'en passait des choses à Marciac.

Voilà le Permis de conduire !

Dès 1893, une circulaire définissait les modalités d ’attribution du « Certificat de capacité » pour conduire les véhicules à moteur ( certificat réservé aux hommes de plus de 21 ans !) Six ans plus tard, création de la Carte grise, limitation de vitesse (30 Km / h en rase campagne, 20 Km / h en agglomération).

En 1922, création du Permis de conduire attribué par un expert accrédité par le service des Mines. Il est de couleur rose pour les automobiles, rose clair pour les motos. L’âge d’attribution passe à 18 ans, les femmes sont autorisées.

En 1923, les gendarmes doivent utiliser le sifflet pour interpeller les automobilistes en infraction ; 4 ans plus tard apparition de la suspension du permis.

La photo jointe est celle du permis de conduire attribué en 1925 à Emile Guichard, notaire à Marciac, né en 1862. C’est l’un des tout premiers accordés. Emile avait alors 63 ans.

Même constat pour Clément Cols qui conduisait sa Peugeot dès 1900 et dut attendre 22 ans pour que lui fut délivré le fameux permis.

"Petites ou grandes histoires ...Histoire de Marciac : un demi siècle de transmports (17-2)

La belle époque de l’automobile -2-

Compléments aux informations données dans l’article précédent

Sur le cliché de la Mathis est installée une bouteille d’acétylène avec son détendeur destinée à l’éclairage.

Par ailleurs, le conducteur est placé à droite, comme ce fut le cas pour presque toutes les voitures d’avant-guerre. Deux raisons à cela : mieux apprécier la proximité du fossé à une époque où la voierie n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui … Et puis aussi pour mieux serrer le frein à main placé toujours à droite et parfois à l’extérieur de la caisse et fixé directement au châssis pour activer câbles et tringles.. Le frein à main est passé au milieu et la conduite progressivement à gauche dans les années 30 sauf pour les marques de luxe qui , elles, se distinguaient en gardant le volant à droite pour le chauffeur, plus prompt à ouvrir la porte arrière côté trottoir ( pratique encore en usage aujourd’hui pour les cérémonies officielles).

Certaines marques italiennes ainsi que tous leurs camions sont restés en conduite à droite après la guerre.

La BUGATTI type 15 .
Cette voiture, photographiée ici sur les hauteurs dominant le Lac de Marciac, avait été confiée au regretté Martial Vernhe, spécialiste en restauration de voitures de prestige et autres engins motorisés. Il s’agit d’une Bugatti, produite dans les années 1910 … disposant d’un moteur 4 cylindres de 1327 cc développant 15 CV ! C’est une biplace « ranabout » assez originale.

La Bugatti type 15 est directement issue de la type 13, la première Bugatti dont elle diffère par son empattement plus grand.

Produite en 1910 elle dispose d’un 4 cylindres de 1327cc développant 15 ch !
Elle est présentée ici dans une carrosserie semble-t-il biplace ranabout certainement assez originale. Mais je n’en connais pas le carrossier

"Petites ou grandes histoires ...Histoire de Marciac : un demi siècle de transports (17-1)

La belle époque de l’automobile  -1 -

Curieusement, des véhicules des deux constructeurs alsaciens Mathis / Bugatti ainsi qu’une « De Dietrich » lorraine, fabriquées dans le 1er tiers du XXe siècle ont circulé à Marciac.

Emile Mathis (1880 / 1956), associé à Ettore Bugatti (1881 / 1947) construisirent des automobiles à leur usine de Strasbourg – Graffenstaden, en Alsace alors annexée à l‘Allemagne, avant de se séparer, le premier produisant des véhicules populaires tandis que le second se consacrait avec brio à des voiture de sport et de prestige.

La voiture présentée ci- dessous, dans laquelle a pris place à côté du conducteur Pierre Lannes, alors notaire à Marciac, est une MATHIS TORPEDO biplace, équipée d’un petit moteur 4 cylindres fabriqué entre 1921 et 1923.

C’est un vrai cycle-car de 760 ccs, pesant à peine 350 Kg, boîte de vitesses à 4 rapports avant, avec équipement électrique complet. Fabriquée entièrement, depuis les pièces de fonderie jusqu’à la carrosserie dans les usines Mathis qui s’étendaient sur un terrain de 15 hectares, cette jolie petite voiture au dessin impeccable et équilibré obtint un beau succès, notamment au Salon de 1921.