1. La reconnaissance officielle de la fête de la Miséricorde
Le pape Jean-Paul II l’institua officiellement le 30 avril 2000, lors de la canonisation de sœur Faustine à Rome. Ce faisant il voulut réaffirmer la grandeur du mystère pascal et sortir cette fête de la simple dévotion privée pour qu’au-delà de l’Eglise universelle le monde entier puisse en accueillir les grâces. (1)
A ceux qui s’étonnèrent du choix de la fête, le pape Benoît XVI expliqua dans une homélie la détermination de son prédécesseur :
«…Il a vécu sous deux régimes dictatoriaux, et, en contact avec la pauvreté, le besoin, la violence, il a fait l’expérience profonde de la puissance des ténèbres, qui est installée dans le monde également à notre époque. Mais il a aussi fait l’expérience, et pas moins fortement, de la présence de Dieu qui s’oppose à toutes ces forces par son pouvoir totalement différent et divin : le pouvoir de la miséricorde. C’est la miséricorde qui met une limite au mal… En mourant il est entré dans la lumière de la miséricorde divine… La miséricorde est le vêtement de lumière que le Seigneur nous a donné au baptême. Nous ne devons pas laisser cette lumière s’éteindre. Au contraire, elle doit grandir en nous chaque jour et apporter ainsi au monde la joyeuse annonce de Dieu. » (2) p 69-70
Jean-Paul II « a ouvert une porte que personne ne pourra fermer » (3)
Sources : (1) p 68, (2) p 69-70 « La Miséricorde divine, une grâce pour notre temps » (3) p 37 La chute du Vatican et de Wall Street selon saint Jean de Pierre Jovanovic
2. Une dévotion à la grille de lecture et d’interprétation simple et complexe à la fois :
a) Simple parce que …La dévotion à la miséricorde divine reste classique dans la forme comme le fonds ; neuvaine, chapelet, prières…
b) Complexe parce que … Il va falloir trouver un moyen pour ébranler les certitudes de la masse des sceptiques ; les amener à accepter à se remettre en cause, tout au moins, à se montrer réceptif à une autre réalité. Il y a tant de degrés et de diversité dans ce qu’on appelle la spiritualité, qu’il y a obligation de ne pas tomber dans le sectarisme.
c) D'avant garde au XXe siècle, d'actualité au XXIe siècle : la question d'une vie après la vie ?
La transcendance du Christ ressuscité, représenté à sa demande par un tableau, permet de se poser la question. Les constatations faites au niveau scientifique des années 1970 à nos jours permettent en l’état des connaissances actuelles, de s’interroger sur l’existence d’une conscience globale déconnectée du cerveau l’humain. C'est tout le domaine de l'étude sur les expériences de mort imminentes qui débute dans les années 1970 .. alors que les révélations à sœur Faustine auront lieu en 1931. Un état de conscience qui interpelle celui qui l'a expérimenté ou celui à qui il est relaté car troublant et convergeant avec des textes de la liturgie.
3. La célébration du 1er dimanche après Pâques : fête de la divine Miséricorde
le droit au doute et au pardon
La liturgie de ce dimanche met en valeur l’acte de foi de saint Thomas après qu’il ait douté, ainsi que le pardon du Christ qui ne retint que le dernier élan.
Poussant plus loin la réflexion, Hélène DUMONT (a) évoque la symbolique de la date du 22 février 1931 (1ère apparition : l’injonction du tableau et de la fête de la Miséricorde) ou fête de « la chaire de saint Pierre » : l’acte de foi, la fondation de l’Eglise, les clefs du ciel ou la transmission et la continuité de la mission du Christ pour nous chrétiens.
Mais ce jour coïnciderait selon des « historiens et des exégètes…[à] la tradition juive [du] jour de la célébration du Kippour… fête annuelle du Grand pardon ou encore jour de l’Expiation. Prescrite par Dieu à Moïse (Lv 16, 1-34 ; 23, 26-31) …» (1). Un « rite de purification pour que Dieu pardonne les fautes du peuple… [qui s’articule autour] du sacrifice d’animaux pour le seigneur [par le grand prêtre qui entrant dans le saint des saints répand] le sang sur … la pierre de fondation qui tenait la place de l’arche d’Alliance disparue…prononçait le Nom au-dessus de tout nom, « Yahvé » … redescendait et élevait les mains sur toute l’assemblée des fils d’Israël, pour donner… la bénédiction du Seigneur… » le pardon. (2)
De la nécessité d’un trait d’union entre Dieu et les hommes à l’imitation du Christ.
Sources : (1) p 51 ; (2) p 51-52 « La Miséricorde divine, une grâce pour notre temps » H DUMONT
4. Les promesses du Christ attachées à l’image : (1)
Après que le tableau ait été peint, Jésus se révéla plusieurs fois à sœur Faustine dans une présence vivante avec la même apparence que celle qui avait été représentée sur le tableau. En outre, par Sa promesse d’accorder des grâces particulières à ceux qui vénéreraient cette image, Il lui donna une valeur religieuse exceptionnelle.
« Je promets que l’âme qui honorera ce tableau ne sera pas perdue. Je lui promets aussi la victoire sur ses ennemis d’ici-bas, spécialement à l’heure de la mort. Moi-même, Je la défendrai, comme Ma propre gloire » (PJ 47).
« Ces deux rayons indiquent le sang et l’eau : le rayon pâle signifie l’eau, qui justifie les âmes ; le rayon rouge signifie le sang, qui est la vie des âmes. Ces deux rayons jaillirent des entrailles de ma miséricorde, alors que mon Cœur, agonisant sur la Croix, fut ouvert par la lance. (…) Heureux celui qui vivra dans leur ombre » (PJ 299).
« Je donne aux hommes un vase, avec lequel ils doivent venir puiser la grâce à la source de la miséricorde.
Ce vase, c’est ce tableau, avec l’inscription : Jésus, j’ai confiance en Toi » (PJ 327).
« Par cette image j’accorderai beaucoup de grâces ; que chaque âme ait donc accès à elle » (PJ 570).
« JE DÉSIRE QUE LE MONDE ENTIER CONNAISSE MA MISÉRICORDE » (PJ 687).
Dans une société totalement en perte de repères, quelqu’un propose une voie pour réconcilier les hommes entre eux. Peut-on imaginer déjà de convaincre les chrétiens de son bienfondé ? De se l’approprier en ayant en mémoire cette image qui leur parle, sans avoir à l’imposer aux autres, étrangers cette éducation religieuse, et inutile de vouloir faire du prosélytisme qui débouche sur un certain entrisme.
Pour un chrétien, elle est condensée de la vie de Jésus qui témoigne, par l’image, que la récompense est là si on agit dans la société conformément à l’exemple donné ? C’est là, la relation directe à Dieu qui peut se vivre en-dehors des églises … Surtout s’il y a moins de prêtres ?
Pour ceux qui tiennent à l’orthodoxie de la religion qui a toujours sa raison d’être mais qui peut se comprendre comme un frein, être un exemple pour attirer « les périphéries » si chères au pape François, ne peut-il pas être compris comme une nouvelle façon d’évangéliser ?
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