Un changement de paradigme s'impose !
La particularité du calendrier de 2016, Annonciation et Crucifiement confondus, et sa déclaration d'"Année Sainte de la Miséricorde Divine", coïncidait aussi avec le 50e anniversaire de la clôture de Vatican II et de la revalorisation de la Divine Miséricorde.
En effet, il n'est jamais simple de changer les pratiques religieuses pour les adapter à l'évolution des esprits et de la société. Vatican II fut très critiqué et le pape François en décrétant cette "Année sainte de la Miséricorde divine" a tenu à focaliser les esprits de l'Eglise universelle sur la portée de cet attribut de Dieu qui bouleverse la relation à Dieu, que ses prédécesseurs avaient parfaitement pressentis :
- Jean-Paul II pour l'avoir institué et
- Benoît XVI pour en avoir formaliser l'importance à un moment où les pratiques sont remises sciemment ou inconsciemment en cause par les fidèles en quête, de plus en plus, d'une relation personnelle directe, comme le propose cette dévotion.
Par ailleurs, le monde progresse dans la connaissance de l'univers. Une autre façon de l'apprécier conduit à considérer que "le matérialisme, qui n'a jamais été qu'une croyance comme une autre, est en passe de devenir une croyance irrationnelle" [4e de couverture de l'ouvrage mentionné ci-après]
Les éditions Trédaniel ont fait paraître, ce qui est devenu un "best-seller": "Dieu, la science, les preuves - l'aube d'une révolution" co-écrit par Michel-Yves Bolloré et Olivier Bonnassies, scientifiques tous deux. Dans leur préface ils notent que ce livre, aboutissement d'un travail de recherche de plus de 3 ans, mené avec l'aide de 20 spécialiste a pour objectif unique de "donner les éléments nécessaires pour réfléchir à la question de l'existence d'un dieu créateur, une question qui se pose aujourd'hui dans des termes complètements nouveaux". [Ce livre est préfacé par Robert W. Wilson, prix Nobel de physique 1978]
Ils expliquent, entre autres, Le grand retournement - 5 siècles de découvertes scientifiques à l'origine de la croissance puis du déclin des idées matérialistes" de 1543 Copernic -Héliocentrisme à 1960-2020 Dicke, Carter, Feynman- Réglage fin de l'univers.
Evoquer le mysticisme n'est donc plus si irrationnel que cela ! Et si comme pour l'instant, la question religieuse abordée dans les articles sur le Concordat nous a amenés jusqu'au développement d'aujourd'hui, la référence à saint Faustine devient un cas d'école, qu'il convient d'exposer le plus objectivement possible, sans plus.
La fabuleuse histoire de sœur Faustine Kowalska (1905-938) et la dévotion de la Divine Miséricorde..
.. Ou la mise en valeur du plus grand attribut de Dieu : sa miséricorde
Le vecteur de cette dévotion est sœur Faustine, dépositaire d'injonctions du Christ, première moitié du XXe siècle juste avant le 2e conflit mondial, sur la façon pour le Monde de trouver la paix.: "L'humanité ne trouvera pas la paix, tant qu'elle ne se tournera pas avec confiance vers la Miséricorde de Dieu"(PJ 300)
C'est une autre façon de promouvoir la Miséricorde (1) que demande le Christ. Pour qu'elle soit audible et acceptable par la société d'aujourd'hui et de façon universelle, elle doit remplir tous les canons d'une bonne communication afin d'être mémorisée, très simplement. Pour cela il préconise :
- une image : celle de la Divine Miséricorde
- un slogan : "Jésus j'ai confiance en toi"
- un évènementiel réunissant dans une même célébration de par le monde tous les croyants, la fête de la Miséricorde divine, le 1er dimanche après Pâques, dans une ouverture au monde.
[(1) L'ancienne propagation faite au travers des textes de l'Ancien comme du Nouveau Testament jusqu'à ces derniers siècles n'a eu pour tout résultat qu'une croyance en diminution, une fréquentation en berne des églises et pire, une diminution drastique des vocations de prêtres, laissant "le peuple de Dieu" sans bergers! Sans compter la succession de scandales ternissant la respectabilité de l'Eglise.]
Les premiers porte-paroles furent sœur Faustine, canonisée le 30 avril 2000, fête de la Miséricorde, par le pape saint Jean-Paul II, et son directeur de conscience, le chanoine Michel Sopocko (1888-1975), exposant pour la première fois dans une église, les 26-28/04 1935 le tableau exigé par le Christ à sa première apparition, le 22 février 1931, en demandant sa vénération, le dimanche de la fête de la Divine miséricorde.
La demande de vénération aurait dû s'accompagner d'une diffusion en interne à l'Eglise de Rome, puis à l'extérieur de ce cadre. Or ce n'est que lors de l'avènement à la papauté de Jean-Paul II, devant tous les évènements dramatiques vécus au XXe siècle (terrorisme, montée des intégrismes, guerres...) qu'ayant œuvré à sa béatification, puis la canonisation de sœur Faustine en l'an 2000, qu' il instaura officiellement pour l'Eglise de Rome Universelle en 2001, cette fête, avant de consacrer le monde à la divine Miséricorde, le 17 août 2002.
L'année sainte est venue fort opportunément rappeler l'importance de la dévotion et de la fête. Pas sûr que la partie soit gagnée !
La pratique traditionnelle reste bloquée sur Pâques et sur l'image de la violence de la passion et de la crucifixion ; elles marquent tellement les esprits que même la Résurrection, victoire sur la mort, n'arrive pas à convaincre de devenir chrétien ou du moins de le rester tant on a compliqué à travers les siècles la relation à Dieu. Devant le désastre pressenti causé par ce déphasage total entre la tradition et ce que la société d'aujourd'hui est prête à accepter , il y a ce don nouveau de "l'homme, parmi les hommes, venu nous apprendre à vivre, un peu comme lui, dans un don de chaque instant" pour nous encourager à suivre son humanisme :
- la substitution de l'image d'un supplicié sur une croix par celle d'une vie après la vie, dont il témoigne et que résume la composition du tableau ;
-la preuve de la promesse faite à qui suivra son exemple et le recours assuré à
-l'assurance de la miséricorde de Dieu devant le repentir, son plus grand attribut.
Cette relation directe à Dieu proposée en ces termes contrarie certainement le clergé dans l'intermédiation qu'il avait avec le fidèle. Cela peut expliquer le peu d'enthousiasme à porter la fête de la Divine Miséricorde aussi haut que celle de Pâques. Au contraire, il a un rôle fondamental pour en expliquer toute la portée, comme cela fut pour d'autres fêtes, comme celle de la fête Dieu, mais qui correspondait à une autre époque de la maturité de la société.
Enfin pour ceux qui voudront l'approfondir, au contraire, prière, chapelet et neuvaine y ont une place , comme à ce qu'on leur explique ou qu'ils découvrent par eux-mêmes, les promesses faites par le Christ à ceux qui aideront à la propagation de cette dévotion à la Miséricorde Divine. Si les prêtres en ont pris vraiment connaissance, ils devraient être les premiers à gagner ce paradis promis !
Une invitation à se préoccuper des autres comme le fait, l'Eglise, dans la prière du vendredi saint.
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