Tous les chemins (ou presque) mènent à la paix ! (4)
Les chemins du monde temporel : Robert Schuman -a-
Sources : idem articles 23-24
Robert Schuman, "né [le 29 juin 1886 à Clausen Luxembourg] d'un père lorrain de la frontière et d'une mère luxembourgeoise, mi-alsacienne, grandit au Grand-duché dans la fidélité de la terre lorraine et fut très jeune imprégné de foi catholique et d'une conscience aïgue que lui inculqua sa mère.
A la majorité, le jeune homme fut placé devant un choix rare et embarrassant, se prononcer entre les trois nationalités, allemande, française ou luxembourgeoise. Son coeur se réclamant de la lorraine, 'sa petite patrie', et se considérant 'Lorrain séparé de la France par le coup de force de 1870', il choisit de demeurer Allemand pour pouvoir un jour s'installer à Metz."
Cela lui sera reproché [Robert Schuman sera allemand de 1886 à 1919, français de 1919 à 1963]. Si on pense aux articles antérieurs sur la façon dont le changement de nationalité fut vécu en Alsace-Lorraine, il est la parfaite illustration "du choix de la majorité des Mosellans, peuple de paysans, qui donnèrent priorité à leur attachement à la terre, aux racines profondes, sur l'attachement à la patrie, plus abstraite." (Nb : nationalité allemande par la filiation puis son choix en 1904 pour des raisons professionnelles envisageant d'être avocat à Metz ch infra ; français car de coeur comme exprimé ci-dessus ... l'ambiguité de nombreux alsaciens-lorrains)
Etudes élémentaires et secondaires dans le Grand-duché, il parle le dialecte francique, le luxembourgeois, l'allemand et le français. Très affecté par le décès de ses parents, d'abord son père en 1900, il avait alors 14 ans, puis sa mère en 1910 (24 ans), "il songe au sacerdoce (avant d'y renoncer sur les conseils de son ami Henri Eschbach) puis se prononce pour des études de droit à Bonn, Berlin, Munich et Strasbourg. En 1908, il renonça à prolonger ses études en droit public pour éviter de devenir fonctionnaire de l'Empire."Il ouvrira un cabinet d'avocat à Metz en 1912.
"Militant catholique...il se liera avec l'évêque Willibrord Benzler (1853-1921) qui l'engagea à l'apostolat laïque, soutenant lui-même le catholicisme social développé par l'évêque de Mayence, Monseigneur Wilhelm Emmanuel Von Ketteler (1811-1877). Cette inclination permettra à Robert Schuman de se lier d'amitié avec deux grandes figures de la démocratie chrétienne, Konrad Adenauer (1876-1967), le Rhénan de Cologne et Alcide De Gasperi (1881-1954), l'Italien du Trentin autrichien".
En optant pour la nationalité française en 1919, Robert Schuman qui se définissait comme "Je suis un catholique mosellan" n'imaginait pas qu'en ayant renoncer à la prêtrise, il allait vivre une autre vocation, cette fois politique.
"Schuman ne se rêvait pas de destinée politique pour autant. Il fallut l'insistance du Chanoine Collin (1) pour décider le jeune avocat messin à franchir le pas, ayant décelé en lui celui qui saurait faire obstacle à la laïcisation des départements recouvrés"
(1) Chanoine Henri Collin (1853-1921) Homme politique, prêtre catholique, journaliste à La Croix puis Le Lorrain ; élu sénateur du département de la Moselle en 1920. Nb Chanoine en 1903, il dirige le bureau des oeuvres diocésaines ; son rôle est alors de maintenir la langue française dans la région et de contrer la germanisation. Il s'enfuit en France en 1914 et déchu de sa nationalité allemande ; il revient en Lorraine dès le 22 novembre 1918.
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